Le sacre du printemps (2)
Par la chorégraphe Pina Bausch
Tanztheater Wuppertal
(Théatre de danse de Wuppertal - Allemagne)
A propos de Pina Bausch
Pina Bausch est née le 27 juillet 1940 à Solingen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle est danseuse et chorégraphe allemande. Sa compagnie Tanztheater Wuppertal est située à Wuppertal, en Allemagne.
Contrairement à ses contemporains, Pina Bausch travaille non pas par rapport à des formes à reproduire, des pas biens définis, mais par rapport à l'anatomie du corps de chacun, aux possibilités qui sont données ou non aux corps. Elle interroge ses danseurs pendant tout le processus de création et creuse la vie de chacun, leur passé, pour les faire danser. Elle dénonce les codes de la séduction, la solitude dans le couple et travaille sur la communication dans les rapports hommes-femmes. C'est une vision très pessimiste qui s'exprime par des petits gestes anodins répétés sans cesse jusqu'à devenir insupportables, ou par l'accumulation des danseurs sur scène.
Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Baush » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins aujourd'hui. Une autre marque est la fluidité qu'elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvement de bras, la souplesse du buste. C'est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse. Ses spectacles mêlent la parole et le jeu d'acteur à la danse, c'est pourquoi Pina Baush a été très appréciée des gens de théâtre, peut-être avant ceux de la danse. On a parlé d'opéra, de ballet, puis vers 1975-76, de Tanztheater (théâtre de danse) pour qualifier son travail. Dans Café Müller, elle a travaillé sur son passé de jeune fille dans le café de ses parents en Allemagne. La fluidité du haut du corps ballotté entre en collision avec des changements de tonus. La danseuse reste imperturbable par rapport à ce qui se passe autour d'elle, elle suit sa ligne tracée. Les personnages se croisent, nos souvenirs personnels interfèrent et de la scène se dégage l'émotion intense de la solitude.
[source : wikipédia]
Pina Bausch en conférence de presse au sujet de Neken (1990)
Francesco Carbone